Both a "medium" and a "model", language is at the heart of Luis Camnitzer's research for fifty years. Uruguayan, of German origin and living in the United States, the artist is also an essayist and teacher, these multiple activities being closely intertwined in a single approach. Committed, endowed with a powerful evocative power, sometimes disturbing, his prints, sculptures and installations combine simplicity and efficiency, but also humor and poetry to directly summon the involvement of the viewer. Around twenty pieces testifying to different key stages of his career are currently on display at the Cortex Athletico gallery in Paris, as part of the first solo exhibition ever devoted in France to one of the pioneers of conceptual art across the Atlantic.
Translated from French
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A la fois « moyen » et « modèle », le langage est au cœur des recherches menées par Luis Camnitzer depuis cinquante ans. Uruguayen, d’origine allemande et vivant aux Etats-Unis, l’artiste est également essayiste et enseignant, ces multiples activités étant étroitement imbriquées dans une seule et même démarche. Engagées, douées d’un puissant pouvoir évocateur, parfois dérangeantes, ses estampes, sculptures et installations allient simplicité et efficacité, mais aussi humour et poésie pour convoquer sans détour l’implication du regardeur. Une vingtaine de pièces témoignant de différentes étapes clés de son parcours sont à découvrir actuellement à la galerie Cortex Athletico, à Paris, dans le cadre de la première exposition personnelle jamais consacrée en France à l’un des pionniers de l’art conceptuel outre-Atlantique.
« Je suis un artiste, mais je peux utiliser une salle de classe, un livre ou un article comme médium, précise d’entrée Luis Camnitzer lorsqu’on l’interroge sur la diversité de son travail et de ses engagements. Le fait d’enseigner fait entièrement partie de ma démarche artistique. » L’art et l’enseignement ayant, selon lui, pour point commun d’être porteur d’espoir et d’aider autrui à atteindre une forme de liberté, à travers la pensée critique et les questionnements qu’ils encouragent. Etre professeur – il a notamment exercé pendant 32 ans au Suny College d’Old Westbury, dans l’état de New York – lui a par ailleurs assuré une certaine, et précieuse, indépendance vis à vis du marché de l’art, cible régulière de ses nombreux manifestes, au même titre que l’injustice et la répression ; c’est aussi ce qui l’a amené à s’installer aux Etats-Unis, il y a 45 ans, sans pour autant jamais renoncer à sa nationalité uruguayenne. « Il ne s’agit pas tant de la notion de nationalité – concept en lequel je ne crois pas –, que de quelque chose de plus flou, non délimité par des frontières, mais représenté par une communauté, dont le noyau est l’Uruguay. C’est là que j’ai grandi, que j’ai appris à penser, à regarder autour de moi, que j’ai vu les choses pour la première fois. Je me rappelle des odeurs, des sons, de noms de rues. Tout cela a participé à façonner ma personnalité. Pour devenir un Nord-Américain, il aurait fallu tout effacer et tout recommencer, je n’avais aucune raison de me plier à ces contraintes. »
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